Biochimie de l’âme

Nous sommes ce que nous mangeons.

Ce magnifique oiseau vit dans les forêts d ‘Amérique centrale où son plumage iridescent* renvoie le vert émeraude de son milieu naturel. Son éclat témoigne d’une santé, d’une vigueur appréciée par les femelles lors des parades sexuelles ; il atteste d’une immunité robuste, la science l’a montré, le bon sens l’aurait suggéré.

Ce quetzal était un oiseau sacré dans les temps anciens. Et ses plumes ornaient le front des chefs religieux. Les européens avaient réussi à chiper aux indiens la somptueuse parure du dernier empereur aztèque ; elle est d’ailleurs toujours visible dans un musée à Vienne.

Il est déplorable de soustraire cet oiseau à ses arbres et ses avocats qu’il consomme en quantité : la captivité le tue net.

Un autre joyau de la planète volatile est le flamant rose qui vit en bandes parfois grandioses sur des pièces d’eau saumâtres. Il passe son temps à pêcher façon Baleine le plancton avec son drôle de bec muni de fanons…

Dans les zoos, il devient vite le flamant morne si les responsables n’étudient pas de très près son alimentation.Sa livrée passe vite fait au blanc sale, couleur isabelle. En fait, il doit sa couleur au pigment des crustacés qu’il consomme.

Eh bien nous, c’est pareil : nous devons notre bon teint, une part de notre bonne humeur et de notre énergie à ce que nous boulottons. Peut-être aussi notre immunité, pourquoi pas, comme nos amis les oiseaux. Une bonne cuisine, qui met l’eau à la bouche, qui vous épanouit l’âme après avoir comblé nos sens ; une bonne cuisine, avec de bons produits, pleins de goût, de fraîcheur nous concocte une bienheureuse biochimie.

Nos fourneaux internes nous forgent alors des anticorps nickelés, avides, des beaux ADN fleuris, et font danser nos hormones.

*qui change de couleur suivant l’angle sous lequel on le regarde .