La mondialisation, convergence mystérieuse

Les biologistes, en étudiant l’évolution animale, ont remarqué des analogies morphologiques troublantes entre des espèces appartenant à des embranchements éloignés.

En mer, les reptiles, les premiers grands animaux apparus, ont des silhouettes proches des dauphins, mammifères revenus à la vie aquatique, bien plus tard dans l’évolution.

Ils ont appelé ce phénomène convergence. Les paléontologues connurent un moment d’émotion extraordinaire quand ils mirent à jour un fossile reptile, l’ichthyosaure, avec la trace du corps entier.

La colonne vertébrale coudée était difficile à interpréter sur les nombreux fossiles réduits aux simples ossements.

Ces analogies sont fort troublantes ; chez l’homme on a vu apparaitre la tolérance au lactose chez les peuples pratiquant l’élevage que ce soit en Europe ou en Afrique. Les mutations en cause sont légèrement différentes, mais ont permis la survie de ces populations, dans des conditions difficiles d’alimentation.

De nombreuses nouveautés comportementales sont apparues simultanément dans l’histoire de l’humanité, comme la troublante apparition de pyramides dans les civilisations égyptienne et aztèque. Les cultes voués à Rê, divinité solaire des pharaons, et à Inti, Dieu soleil inca, se sont pratiqués à la même époque. Pourtant un vaste océan a longtemps séparé ces cultures, avant que les marins ne les rapprochent. Un peu partout également, les hommes se sont inventés des dieux, suffisamment puissants pour qu’ils puissent, le cas échéant, s’y soumettre, et borner leur agressivité.

Les mathématiques, nées de l’astronomie sont apparues au même moment dans les civilisations précolombiennes et eurasiennes. L’écriture est née à Summer vers moins 3000 ans, mais aussi en Chine vers moins 1300, et plus tard dans le nouveau monde, de manière indépendante.

 Ce mouvement mystérieux, cette convergence, est observée aujourd’hui à travers tous les continents, dans toutes les sociétés humaines. Et l’extraordinaire foisonnement des moyens de communication accélère ce phénomène. Certains l’appelle mondialisation.

Même le Japon, à la civilisation si forte et si originale, qui avait fermé ses frontières à tout échange au XVII ième siècle, n’a résisté que deux cents ans à la pression extérieure. En l’occurrence, ce sont les pays dépositaires de la puissance technologique, donc de la force militaire, qui donnèrent le la. Deux siècles après l’échec des catholiques. C’est accompagné de quatre navires de guerre que l’émissaire américain déposa sa requête, c’est à dire l’ouverture des ports aux bateaux étrangers et la possibilité de commerce.  Il accorda aux chefs un an de réflexion. Quelque temps après avoir cédé, les Japonais abandonnèrent de nombreuses traditions, certaines séculaires.

De l’anecdotique abandon du chignon porté par les hommes à l’adoption de vêtements en passant par l’introduction de nouveaux plats. Mais l’occidentalisation à marche forcée ne connut depuis que de rares et dramatiques répits, comme la période ultranationalisme des années 40. La manifestation de l’instinct territorial y connut son acmé dans les pathétiques et infernales plongées des Kamikazes.

Cette formidable uniformisation culturelle a pour conséquence immédiate de pouvoir gommer certains différents entre les peuples. Ils apparaissaient auparavant comme des gouffres, limitant tout rapprochement autre que commercial, toute coopération. Une langue universelle, l’anglais, permet à l’autre, l’ennemi potentiel, de peu à peu s’effacer, les coopérations, scientifiques, culturelles, s’épanouissent. L’abondance énergétique quasi générale a aidé à faire cesser les « casus belli » historiques.

Restent des guerres « localisées »

Et, globalement, il reste la guerre économique.

Si elle n’est pas cadrée sérieusement, on se demande où la convergence va nous embarquer.

La consommation des hydrocarbures qu’elle entraîne devient folie. L’infra rouge absorbé par le CO2 réchauffe l’atmosphère mais glace l’ambiance.

 PS

En 2021, on reparle convergence, à propos du misérable coronavirus qui nous change notre vie. Les trois mutations qui ont tracassé les virologues un moment sont toutes les trois nées dans des pays à politique populiste. La multiplication du virus, moins freinée dans ces pays, a mathématiquement augmenté le nombre de mutations.