Rouges jardinspar Guy Grandjean
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Ecocide

Ecologie

Peinture murale Amsterdam

 Une horde de 70 sangliers a été dénombrée dans le centre de la France. La France, grand pays agricole, s’avère un récit à succès pour ce malin nocturne. Ces grandes hordes peuvent dévaster des champs de maïs et autres cultures. Son seul prédateur étant l’homme, suivez mon regard, seul le chasseur peut nous aider. Des petites hordes de bêtes noires sont souvent signalées depuis peu aux portes des villes. Cette chasse est dangereuse, les balles utilisées peuvent tuer pendant un kilomètre.


Son grouin constamment humide, son odorat puissant, sa puissance de fouissage dévastatrice.

Son grouin constamment humide, son odorat puissant, sa puissance de fouissage dévastatrice.

Microscopique celle-là, cette bestiole fait parler d’elle depuis quelques petites dizaines d’années, et pullule maintenant dans certaines régions, profitant de l’abondance concomitante de certains types de rongeurs et de cervidés. Dans la presqu’île de Crozon, on a pu observer 70 tiques bien arrimées sur une seule personne. Alors que jusqu’à maintenant, la tique était plutôt rare en Bretagne.

La tique peut héberger plusieurs dizaines d’agents pathogènes différents, dont certains ne sont pas encore identifiés. La seule parade est l’inspection de la peau après la ballade en forêt, après la sortie nature, ou les travaux des champs.


La pyrale est sensible à la toxine de Bacillus thuringiensis. Mais il serait bien irresponsable d'utiliser cette arme si précieuse immodéremment. La seule solution pour l'instant est d'encourager les mésanges à se gaver de ce nouveau plat.

La pyrale est sensible à la toxine de Bacillus thuringiensis. Mais il serait bien irresponsable d’utiliser cette arme si précieuse immodéremment. La seule solution pour l’instant est d’encourager les mésanges à se gaver de ce nouveau plat.

Invasif ailé, venant de Chine, via l’Allemagne, cet insecte là ne nous nuit pas, mais son abondance extraordinaire fait craindre la disparition du buis, arbuste mythique, qui nourrit sa chenille. Dans une observation de papillons nocturnes, 70 % des insectes étaient des pyrales du buis.


Frelon en vol stationnaire à l'entrée de la ruche. Les abeilles se regroupent en face du prédateur.

Frelon en vol stationnaire à l’entrée de la ruche. Les abeilles se regroupent en face du prédateur.

Plus de 70 % du territoire français est envahi par les frelons asiatiques. Il y a pourtant des solutions simples. De mettre le rucher dans le poulailler, où les poulets les gobent facilement en vol stationnaire. Ou de mettre des filets à l’entrée de ruches. Et de détruire les nids haut perchés avec des drones. De les piéger. Mais tout ça c’est du travail, mal rémunéré dans un monde où le robot nous concurrence.


Même chez les ragondins, quand on est différent, blanc en l'occurence, c'est à dire albinos, il faut quémander son acceptation.

Même chez les ragondins, quand on est différent, blanc en l’occurence, c’est à dire albinos, il faut quémander son acceptation.

Plus de 70 % des départements français sont envahis par le ragondin, dont le pays d’origine est l’Amérique du Sud. Le réchauffement climatique,  et l’absence de prédateurs (caïman et jaguar) lui déroulent des conditions idéales pour sa pullulation. On la freine par le piégeage et la chasse.  Le pâté de ragondin est un très bon comestible.

L’écrevisse de Louisiane est un formidable envahisseur. Les sociétés de pêche ont leur part de responsabilité : elles exigent l’achat d’une carte de pêche pour traquer cette écrevisse hautement envahissant. En réalité, elles se tirent une balle dans le pied, car quand l’écrevisse a gagné la partie, il n’y a plus que très peu d’espèces de poisson qui arrivent à subsister dans les plans d’eau infestés. En Louisiane, il fait partie des plats traditionnels et courants : c’est un très bon crustacé.

Cet animal est une nouvelle proie pour bien d’autres animaux : de nombreuses espèces d’oiseaux peuvent s’en délecter, les sangliers ont trouvé le filon, et même le ragondin, végétarien par nature, en mange un peu. Seul l’homme ne s’invite pas, aveuglé par l’appât du grain, dans lequel il s’empêtre. Le lobby des pêcheurs est un tout petit lobby, mais c’est un lobby quand même.

Un nouveau venu dans nos rivières vient de l’Est Européen. Le silure fait ventre de tout, même des pigeons un peu distraits qui viennent s’abreuver sur les bords des cours d’eau. Il fait le ménage, à sa manière, les petits poissons chats disparaissent, et de nombreuses autres espèces vont y passer.

La chenille processionnaire est le premier insecte à faire fuir des touristes dans des endroits particulièrement infestées en France. Si la lutte n’est pas menée très sérieusement, cette bestiole devient un authentique cauchemar pour toute vie autre. Les chiens peuvent en mourir, et une seule brûlure de ces chenilles vous fera regretter longtemps d’avoir voulu jouer les curieux ignorants.

En comparaison le film Les oiseaux d’ Hitchcock deviennent un aimable divertissement, si nous laissons faire.

Evidemment, l’envahisseur le plus ennuyeux, et de très loin, est le moustique tigré, qui envahit peu à peu l’ensemble des pays tempérés. Et, contrairement à notre moustique bien de chez nous, il peut héberger potentiellement trois virus indésirables. Les virus de la Dengue, du Chikungunya, et le Zica. Pour couronner le tout, il est particulièrement agressif, surtout en soirée, et s’adapte à merveille à notre mode de vie. Quand il pullule, on en trouve partout, même au fond des placards. Trois vaccins à mettre au point, il y a du boulot.

La lutte anti moustique n’est pas simple, car, tout comme les bactéries avec les antibiotiques, les moustiques deviennent résistants aux différents pesticides. Une bonne solution dans les villes est peut-être le piégeage, par diffusion de CO2 qui l’attire. (Encore une source potentielle d’émission de CO2 !  )


Une tenue d'avenir ?

Une tenue d’avenir ?

Une autre ennuyeuse ne transporte pas de virus, mais est extrêmement gênante quand elle s’installe dans nos appartements.


La punaise de lit.

La punaise de lit.

Nous assistons donc à un formidable bouleversement écologique, sans antécédent sur terre, mis à part ceux qui ont suivi les anciens impacts météoritiques. La biodiversité s’effondre partout, mais l’homme des villes s’en moque, tant il se sent loin maintenant de la nature, et de ses convulsions. Cette nature n’est plus qu’hostilité pour lui, et il faut bien reconnaître que certaines nuisances s’accumulent.

Quand on lui dit qu’en Europe 80 % des insectes volants ont disparu, cette information lui glisse entre les oreilles comme l’eau sur les plumes du canard.

Pourtant, en 2003, l’année de la canicule, la production agricole française a baissé globalement de 25 %. Ce qui est énorme. La sécurité alimentaire, qui paraît acquise pour nos pays est en fait d’une grande fragilité, malgré nos énergies à bas coût, et notre puissance technologique. Nous continuons à couvrir la France de maïs, gourmand en intrants et en eau, au lieu d’initier la rotation des cultures, moins favorable aux pestes, et la culture d’autres végétaux plus résistants aux aléas climatiques.

Pourtant, le voici atteint dans sa biologie intime, des chercheurs ont montré une évolution défavorable de son microbiote, dès lors qu’il adopte un mode de vie « occidental ». Les E coli du groupe B2 prennent le dessus sur les autres groupes, et cette évolution n’augure rien de bon pour sa santé future.

L’homme reste un guerrier économique, au lieu de se transformer en guerrier écologique, comme la nature nous invite instamment à le faire.

C’est une question de survie.