Un écosystème favorable au Staphylocoque doré
Le Staphylocoque doré fait parler de lui dans le petit monde des bactériologistes.
Dans les années 1980, aux Etats-Unis, les tampons périodiques avaient fait le buzz. Il n’était pas clair pour toutes les utilisatrices qu’il ne fallait pas le garder trop longtemps, quelques heures au plus. Certaines l’ont payé de leur vie, bien d’autres ont connu le « Toxic shock syndrome », qui pouvait leur laisser de redoutables séquelles.
Quarante ans plus tard, ces accidents reviennent, en France. Quand le tampon n’est pas enlevé dans les quatre heures, la sang accumulé créé un milieu favorable à la croissance bactérienne. Une température adaptée dans un milieu on ne peut plus riche, que rêver de plus quand vous êtes microbe ? C’est très ennuyeux pour les 5 % de femmes qui portent ce staphylocoque naturellement au niveau du vagin. Ce qu’on appelle des porteuses saines, car elles n’en souffrent nullement. Un quart de ces staphylocoques sont capables d’exprimer une toxine dite TSST 1 qui sera à l’origine de cette intoxination grave.
Une enquête est en cours, menée par le centre national de référence, pour établir la responsabilité des différents acteurs de cet écosystème délétère. Le temps d’application ? Peut-on le garder une nuit ?La composition des tampons ? Des facteurs individuels favorisants ? Une flore vaginale perturbée ?
En voyant ces boites de gélose, on comprend mieux le nom du germe, le Staphylocoque jaune d’or.