Rouges jardinspar Guy Grandjean
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La tête est pleine, mais le cœur n’en a pas assez (Lhasa de sela)

Nature


Zdenek Burian, peintre tchèque.

L’homme crée la machine, comme la machine crée l’homme.

Dans notre histoire, un flux continu d’ »informations », de sensations passe de l’homme à ses outils, et inversement. Tailler du biface pendant presque qu’un million d’années vous change un Homo pré sapiens : après ce très, très long passe temps, le voilà muni des plus formidables outils jamais créés, une paire de mains douées d’une motricité incomparable.

Ces mains explorent, forgent, caressent. Elles façonnent l’évolution du cerveau, changent même notre regard sur la matière.

Homo s’avère plus bimane que bipède.

Nous vivons l’époque de l’ordi, et ce n’est que le début d’une très puissante synergie. Mais nous sommes déjà atteints par le « syndrome du biface ».

L’ordi n’est qu’un cerveau déporté. Il n’a pas de coeur, et encore moins de ventre. Or nous sommes gouvernés par ce système nerveux central, mais pas façon potentat, plutôt membre d’un triumvirat.

Le système digestif est entouré de 200 millions de neurones, qui est le nid du complexe microbiote, continent quasi inconnu. Un kilo de bactéries font un lien avec notre environnement.

Le coeur en est peu pourvu, mais, symboliquement, il est impossible de placer ailleurs le centre des émotions, de l’affectivité.

Notre triumvirat comprend donc le cerveau, le coeur et le ventre.