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Du sport à l’arène, le grand écart

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La drogue

La drogue

Les coureurs du tour sont applaudis par tous.
C’est dire : des tricheurs sont admirés par tous, car nous savons, plus ou moins confusément, qu’un bon nombre est copieusement dopé. Pendant les courses, ils boivent et urinent sans arrêt, pour essayer de ne faire que de « l’eau claire » comme ils disent, aux contrôles organisés.

Nous sommes entrés dans une « société du télé-spectacle-pub », troublante, dénaturée par l’importance des enjeux financiers.

Un monde de simagrées, de faux-semblants. Les sourires sont des grimaces, la langue est fourchue.
On la qualifie de bois. Un peu comme dans la Rome antique, où une foule trépignante, pouvait s’enflammer d’observer les gladiateurs mourir pour son plaisir. Car les coureurs, se nourrissant de cachetons, souffriront, mourront peut-être, eux, quelques années plus tard de ces pratiques obscures. Les manchettes de journaux et quelques scoops de 20 heures en feront les choux gras des publicitaires.

Je force le trait ? A peine.

Franchissez les Alpes, changez de sport.

Et vous serez peut être surpris d’apprendre qu’en Italie, 70 footballeurs de haut niveau sont décédés de la terrifiante maladie dégénérative, la SLA, à peine passée la quarantaine. Un nombre suspect de morts précoces d’anciens sportifs avait entraîné l’ouverture d’une enquête et la nomination du juge Guariniello en 1998. Depuis les investigations se sont ensablées dans les méandres de l’omerta, malgré les nombreux articles sur « le mal du Calcio ».


La drogue, la transparence devient opaque.

La drogue, la transparence devient opaque.

Pour le cyclisme, il est question d’AICAR. Véritablement révélée avec les JO de Pékin en 2008, la revue Cell publie à cette époque les résultats du Pr Evans montrant  les effets spectaculaires de cette « nouvelle » molécule sur l’endurance musculaire : des souris dopées à l’AICAR courent 44 % plus longtemps que leurs congénères, sans augmenter leur masse musculaire.

C’est pour çette raison que bien des  coureurs paraissent maigrichons, vous l’avez remarqué, et c’est très pratique pour se hisser sur les sommets alpins, qui généralement creusent la différence.

Connue en fait depuis 1956 par la communauté médicale pour ses propriétés cardio protectrices, l’AICAR ne connaît pas  d’usage médical à ce jour. Son nom est l’abréviation de « 5-amino-4-imidazolecarboxamide ribonucléotide ». Elle permet de stimuler les fibres musculaires spécifiquement liées aux efforts d’endurance et de diminuer la fatigue. L’AICAR peut s’associer avec le GW501516,  molécule expérimentée par le laboratoire GSK notamment  dans le traitement du diabète de type 2 et l’hypertension artérielle. Molécule abandonnée, pour ses propriétés carcinogènes bien établies. Ces molécules ont été ajoutées sur la liste des produits interdits par l’agence mondiale anti-dopage en 2009.

Mais ces molécules sont difficilement détectables. Ce secret de polichinelle est connu de tous les responsables du tour, de tous les responsables des chaînes de télé, de tous les « grands » journalistes sportifs. Mais l’impressionnante machinerie médiatique fonce, tête baissée. Ce traitement de cheval coûte très cher, on parle de plus de 10000 euros par mois. Une paille. Ajouter les éventuelles nuits en hypoxie, les récupérations « au froid », la facture est salée. On comprend mieux que le tour de « France » vadrouille un peu chez les voisins récupérer quelques marchés… Mais chut !


La petite reine

La petite reine

Cette dérive est apparue après guerre, même si avant, tout un chacun pouvait trimballer dans sa musette son flacon d’alcool « pour se donner un coup de fouet » disait-on à l’époque.                                                 Epoque « bon enfant » !


On courrait à pied, à cheval, à bicyclette sur les traces de l’olympisme redécouvert au début du siècle.La triche existait bien sur, mais la pharmacopée de l’époque fait un peu « oui oui chauffeur de taxi ».

Pour le respect de « l’esprit sportif », la notre est plus amère. Au début des « trente glorieuses », les amphétamines sont longtemps restées des stars, et le coureur anglais Simpson en est mort sur les cotes du mont Ventoux. La cortisone, les anabolisants, ont aussi été utilisés au début de cette période de dopage. On a observé des pelotons dont le tiers des participants était sous cortisone. Anquetil, qui ne faisait pas mystère de ces pratiques douteuses, y a sans doute laissé sa peau.


La fleur du diable et du bon dieu, le pavot.

La fleur du diable et du bon dieu, le pavot.

Puis une sophistication continue de l’entraînement s’est installée, avec une lutte constante entre les dopeurs, médecins douteux, voire véreux, et les contrôleurs. D’ailleurs le mot préparation a pris la place du mot entrainement, c’est tout dire. On a vu apparaitre les hormones de croissance, la créatine, la DHEA,  la « ré-équilibration hormonale », l’hormone de croissance, les hormones thyroïdiennes et bien d’autres molécules. Puis la molécule reine, l’incroyable EPO qui vous oxygène comme pas deux. Et l’oxygène est le carburant de toutes nos réactions biochimiques. Mais en injectable uniquement,  le jeu de fléchettes s’est donc intensifié. Si vous préférez inhaler, respirez du Xénon à plein poumon…


Drogue folle

Drogue folle

De nouvelles panacées sont sans cesse recherchées, pouvant échapper si possibles au contrôle… La corruption des milieux sportifs de haut niveau est presque générale, à tel point qu’elle parait naturelle ! Avec des hommes prêts à tout pour la gloire de la première place, une authentique folie, « normale » !

Reste à ouvrir « un bureau de l’anti-dopage », indépendant , incorruptible !


Les voitures à Paris n'aiment pas la petite reine

Les voitures à Paris n’aiment pas la petite reine