Rouges jardinspar Guy Grandjean
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L’ère promise de l’air cher

Ecologie

 

 

 

Les fossiles nous renseignent sur notre passé climatique. (ici, fossile de shadok)

 Il y a 20 000 ans, à l’endroit du futur New-York, un kilomètre de glace recouvrait le sol.

En Europe, les hommes se pelaient les nougats, mais ils connaissaient la chaleur du foyer depuis au moins 500 000 ans. Ce qui leur a permis de survivre à cette longue époque glaciaire.

Après la chasse au renne, au bouquetin ou au rhinocéros laineux, des artistes allaient peindre dans des endroits abrités, les fameuses grottes ornées, nombreuses en Europe.

Le sol était gelé en permanence en Nord-Loire.

Globalement, la terre connaissait une température inférieure de 5°C. Les deux grandes calottes polaires piégeaient l’eau, et la mer avait donc un niveau de 120 mètres inférieur au notre. L’Angleterre n’était pas une île, et les anglais pas des insulaires.

 Les Inuits du grand Nord se sont d’ailleurs adaptés à cet univers glacé. Plus tard, au moyen âge, ils ont été surpris de voir d’autres hommes débarquer, les vikings, qui profitaient de l’optimum climatique du moyen-âge pour s’installer au Groenland, verte campagne à l’époque. Quelques siècles plus tard, il leur a fallu déchanter. Les XVII ème, XVIII ème siècles connurent le froid, les mauvaises récoltes, et donc les famines dans toute l’hémisphère Nord.

Ainsi donc la terre connaît des grands cycles de changement climatique,dont le rouage essentiel est la situation de la terre, son inclinaison,par rapport à notre astre bienfaisant, le soleil.

 

 


Industrie humaine sous le froid.

Industrie humaine sous le froid.

Un deuxième rouage, moins important, à l’échelle historique, est la concentration en gaz à effet de serre, et c’est dès le XIX ème siècle que son influence commença à se faire sentir. C’est par l’usage du charbon, et les immenses déboisements rendus nécessaires par l’augmentation de la population que débuta notre action bien involontaire sur la concentration en CO2 de l’atmosphère.

 

 


Le premier véhicule motorisé, le fardier, consommait du bois de chauffage.

Le premier véhicule motorisé, le fardier, consommait du bois de chauffage.

Mais quel est le mécanisme de ce réchauffement ? Les rayons solaires entrant dans l’atmosphère, et réémis par la terre rencontre toutes sortes de molécules gazeuses qui la constituent. L’azote, constituant principal, percuté par ces rayons, reste de marbre ; il reste égal à lui même. Ainsi que l’oxygène, autre gaz majeur. L’eau, H2O, et le CO2, le dioxyde de carbone, c’est autre chose ; ces molécules se mettent à vibrer comme de beaux diables, sous l’effet du rayon chaud qu’elles absorbent. En un mot, elles piègent de la chaleur, et c’est cette chaleur là  qui ne sera pas rejetée vers les espaces interstellaires. Ainsi se comportent aussi le méthane, et quelques autres gaz.

 

 


Fleurs de tomates et mouche sous serre

Fleurs de tomates et mouche sous serre

La plus grande partie de « l’effet de serre » est due à la vapeur d’eau : elle a permis d’ailleurs l’apparition de la vie, car sans cette atmosphère humide, toute vie sur terre serait impossible, les températures bien trop froides. Le trouble fête, le CO2, est produit essentiellement par la combustion des charbons, gaz et pétroles.

L’atmosphère ne pèse que quelques millions de milliards de tonnes.Et l’humanité injecte chaque année dans notre petite pelure d’air 40 milliards de tonnes de CO2.

Les sols, les océans et le monde végétal, en absorbent en gros la moitié, et cette partie là ne cesse de diminuer. Le taux de CO2 augmentant, il n’est pas discutable que l’atmosphère terrestre se réchauffe, et quand elle se réchauffe, elle augmente la quantité de vapeur d’eau, qui absorbe plus d’infra-rouge, etc.

Quantifier cette augmentation de température, c’est une autre paire de manches.

 

 


Atmosphère, atmosphère 

Atmosphère, atmosphère

 

Comme le CO2 est absorbé par la surface des océans, il n’est pas discutable non plus qu’il participe à son acidification. Phénomène majeur, dont on parle moins que le réchauffement. L’ensemble des animaux à coquille calcaire est touché par son augmentation de 25 % au XX ème siècle, non observée depuis 300 millions d’années. Les coraux, eux sont les premiers touchés par le réchauffement de l’eau océanique

L’acidité augmente maintenant de 5 % tous les dix ans, ce qui est énorme, et correspond exactement aux prévisions scientifiques faites il y a plus de 20 ans. C’est clairement une menace pour la sécurité alimentaire, peut-être plus importante dans un avenir proche, que le réchauffement climatique.

Sous Louis XV, les historiens nous rappellent les plaintes de Mme du Deffand :

 « On taxe tout, hormis l’air que nous respirons » !

 Ce qui adviendra partiellement d’ailleurs sous la Révolution, avec l’impôt des portes et fenêtres. C’était un grand luxe à l’époque de vivre dans un habitat sain, lumineux donc, avec beaucoup d’ouvertures. Nous sommes maintenant 7 milliards, avec des besoins de chauffage, des désirs de transport, et une agriculture gourmande en énergie.

 A partir d’aujourd’hui, vous pouvez acheter en tenant compte du « taux de CO2 », du bilan carbone, émis par la vente des produits de consommation courants. Ce n’est pas encore la taxe, tout le monde peut choisir d’acheter « local », « saisonnier », ou pas, de prendre peu l’avion, la voiture, etc.

 Mais ce n’est qu’une question de temps,  si les rejets de dioxyde de carbone ne baissent pas drastiquement, la taxe CO2 s’imposera, comme s’est toujours imposé notre instinct de vie.

 

Les magdaléniens avaient trouvé des abris, nous, des rêves.  Peintre Zdenëk Burian.