Cauchemar de jour pour un rêve nocturne
La nuit nous échappe. Vie sans vue, vie sans son. La mésange cède la place à la chauve souris, fantasque et silencieuse. La buse à la chouette.
Homo lui, a choisi le sommeil, il rêve. L’animalité nocturne l’indiffère . La pyrale du buis, et la processionnaire du pin s’envolent. Mais c’est le jour que leurs chenilles les font connaître.
Oubliez le buis, son bois au grain fin comme de l’ivoire. Son feuillage à l’odeur de jardin de curé. Bouffé par cette pyrale gloutonne.
Admirez nos derniers pollinisateurs. Homo brutus, l’homme au sommeil de plomb et aux lunettes d’argent, lui, les ignore superbement.
N’existent pas.
Ce macaon porte queue et cette abeille.
Il casse tout, c’est son destin. (Air de rap).
Le cauchemar pour une chenille, c’est de devenir papillon.
Le cauchemar pour Homo brutus, c’est pareil, c’est de se métamorphoser en Homo liber, une horreur, s’embellir en aimant.
La planète devient urticante, méduses et poissons lion en mer, chenilles et moustiques tigres sur terre, Ambroisie dans l’air du temps.
En me grattant, mon coeur pleure sur l’infinie bêtise inhumaine.