Rouges jardinspar Guy Grandjean
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Des Bill sympas, une belle histoire de Noël

Bactériologie

 

 

Art Africain Collection Pierre Bernard Ahoulou

 Les Bill, Clinton et Gates possèdent des fondations très actives dans le domaine de la santé.

Dans les années 2000, Bill et Mélinda Gates décidèrent de financer le Gavi, ONG prenant en charge la vaccination des enfants des pays pauvres. De nombreux pays s’engagèrent aussi à financer ce programme, tels l’UK, la Norvège, la France… Un des défis était la lutte contre la méningite bactérienne en Afrique, calamité largement ignorée des Occidentaux.

Plus précisement, le développement du vaccin constituait la réponse à un appel des ministres de la Santé d’Afrique subsaharienne après l’épidémie de méningite A de 1996 qui avait tué plus de 25 000 personnes en quelques mois. En France, nous déplorons moins d’une centaine de cas par an.

 

 


La ceinture de la méningite.

La ceinture de la méningite.

Dans ces pays semi désertiques, le début d’année est vécu au rythme des vents chargés de sable venant du Sahara. Les muqueuses respiratoires sont agressées. Les bactéries adorent les corps étrangers, en l’occurence les grains de sable qui blessent et s’incrustent. C’est comme un cheval de Troie pour elles. Et n’oublions pas que le méningocoque est porté par 10 à 30 pour cent d’entre nous, sans que nous en souffrions le moins du monde, c’est ce qu’on appelle le portage sain. En période d’épidémie de méningite, les taux d’infection dépassent 5%, on en meurt une fois sur dix, et des séquelles neurologiques gravissimes invalident un survivant sur dix.

 

 


Le vent laisse ses traces

Le vent laisse ses traces

Le vaccin MenAfriVac élaboré à cette occasion bouscule bien des idées reçues.

Grande première, il va profiter à l ‘Afrique avant les autres continents ; il a été conçu pour elle, et mis au point rapidement, une petite dizaine d’années. A 0,40 dollars l’unité, un prix abordable, le dixième des prix classiques, grâce au Serum Institute of India, où il est fabriqué. Il est la preuve qu’une coopération internationale est possible, et fructueuse au delà de toute espérance. Les amateurs de dividendes du Big Pharma doivent se ronger les ongles.

Il constitue un progrès important par rapport aux anciens vaccins, qui ne fournissaient qu’une protection à court terme, il est aussi remarquablement supporté, c’est le premier pentavalent ACWXY. Il ne nécessite plus de réfrigération constante, et c’est le seul dont l’OMS autorise l’utilisation à température ambiante, jusqu’à 40 °C pendant quatre jours.

Le vaccin a été introduit pour la première fois fin 2010 au Burkina Faso. L’arrivée de cette vaccination a été fêtée dans bien des villages, de nombreuses familles ayant été touchées à un moment ou un autre par ce drame.

 

 


Un point jaune est une colonie bactérienne, formée à partir d'une bactérie, en 24 heures dans des conditions favorables. Soit plus d'un million de bactéries. Pour les petites bleues, la colonisation est beaucoup plus laborieuse.

Un point jaune est une colonie bactérienne, formée à partir d’une bactérie, en 24 heures dans des conditions favorables. Soit plus d’un million de bactéries. Pour les petites bleues, la colonisation est beaucoup plus laborieuse.

À la mi-2015, les campagnes de vaccination avaient déjà atteint plus de 200 millions de personnes âgées de 1 à 29 ans dans 16 pays (le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, le Tchad, la Côte-d’Ivoire, l’Éthiopie, la Gambie, le Ghana, la Guinée, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Nigéria, le Sénégal, le Soudan et le Togo).

La méningite A a disparu dans toutes les zones où le vaccin a été administré.

Une étude menée sur 900 personnes vaccinées avec le MenAfriVac au Sénégal, au Mali et en Gambie,  a montré que 90% d’entre elles avaient toujours des anticorps protecteurs cinq ans après leur vaccination. Des échantillons prélevés chez des milliers d’habitants du Burkina Faso avant l’introduction de MenAfriVac et l’année suivante ont montré que  les bactéries à l’origine de la méningite A avaient disparu du nez et de la gorge des personnes vaccinées, mais aussi de celles qui étaient trop âgées ou trop jeunes pour avoir reçu le vaccin, ce qui est la conséquence d’un phénomène appelé                                      ʻimmunité de groupeʼ.

Petite cerise sous le gateau.                                                                                                                                                  On a eu la peau du meningo.

Collection Pierre Bernard Ahoulou Nez adapté à la forêt humide, mais pas du tout au désert où les petites narines fendues protègent mieux contre le vent, donc contre le méningo.