Cheap as chips, ça ne vaut pas un caramel
Cheap as chips
Cheap chips, oua ba, douce, douce,doucette, mache mache oua ba, mache, mache, machette, cheap chips
Une société anglaise sait vendre des chips
1) deux fois plus cher que les concurrents
2) avec un process industriel qui coute moins cher
3) des chips plus contaminées d’anti germinatifs
De quelle savante manière ?
Le paquet ? (The « packaging »?) Certes, mais pas que.
Très important, naturellement : écrit en cursive, » comme à la main », c’est de « authentique », ave l’accent du Sud. Bien sûr des photos « noir et blanc », voire sépia, ça fait « tradition », c’est irrésistible.
Dans le paquet : les pommes de terre ne sont pas épluchées, ça fait « nature », et c’est là où l’on sourit, navrés. Car une pomme de terre, en hiver, quand elle est stockée, ça germe, et d’ailleurs ça a toujours germé.
Deux solutions : ou vous les dégermez à la main, une ou deux fois par hiver, c’est de l’huile de coude (h.c.), c’est du travail. Ou vous les arrosez d’un anti-germinatif. Depuis longtemps déjà, les industriels savent que ça peut être un souci pour le consommateur. Ils peuvent utiliser un gaz, l’éthylène, et de l’huile de menthe nébulisée -ce qui sonne « naturel »- Mais certainement à doses légères ! En France, les professionnels mettent le strict minimum, et ceci est possible en abaissant la température. Ce qui entraîne un coût énergétique supplémentaire, bien sur. Et pour les produits transformés, on élimine la plus grande partie partie des produits, en épluchant les patates ; rassurez-vous, ce n’est plus « la bonne vieille corvée de pluches », c’est totalement robotisé.
Les industriels qui travaillent « le moins mal possible », ça doit leur mettre les abeilles, ou le bourdon, au choix, de voir la superbe réussite financière de cette société anglaise . Mais le plus croquignolet n’est pas là : c’est que cette histoire que je vous raconte, vous pouvez très bien l’entendre sur une télé de grande écoute. On peut très bien y découvrir d’autres tricheurs incroyables. Ils vous expliqueront qu’ils injectent des doses « énormes » de saumure dans les jambons, sans la moindre retenue. Qu’ils injectent de la gélatine dans les gambas. Que certains miels marqués CE sont des miels synthétiques qui passent bravement tous les contrôles. Que des charcuteries régionales « authentiques », type corse, sont le plus souvent faites avec du porc breton industriel, voire chinois. Que les moindres raclures de viande de poulet sont récupérés, avec bien souvent de l’os et du cartilage, pour faire des « nuggets » et autres délices. Que l’ancien chef du plus gros syndicat agricole français possédait une usine de plats préparés avec du poulet brésilien, gavé d’antibiotiques, et autre soja cultivé de manière douteuse. C’est dire que tout ce beau monde ne craint plus de dire « leur vérité », de montrer leurs escroqueries, légales bien entendues, à des millions de téléspectateurs : ils savent que l’impact sur la consommation sera nulle, ou très faible, et en tout cas passager. Magie de la com.
En fait, tout le monde s’en bat l’oreille avec une babouche ; celui qui regarde la télé, regarde. Cette télé qui montre tout, même la transparence, parait-il, et le prétendu « ‘extraordinaire », « caché », voire « secret ». Mais celui qui mange, mange. Ca ne doit pas être les mêmes personnes.
Et celui qui mâche, mâche. De la mâche quand ça pousse, au bout d’un moment, on voit apparaître les deux premières feuilles, les petites feuilles cotylédonaires qui jaunissent rapidement, c’est comme ça. Donc il faut couper la mâche, juste avant ce jaunissement, si on veut ramasser cette salade à la machine et le présenter au consommacteur. Sinon ça ferait dégoûtant ! Voilà pourquoi un cycle de mâche est devenu très court, quelques semaines : certains se vantent de faire six récoltes par an. Voilà donc pourquoi l’amateur de mâche du XXI siècle vous expliquera qu’une feuille de mâche, ça fait quatre, cinq centimètres. Quant au goût, il a disparu au fond du pochon.
Si un jour, on lui propose de la mâche vraie, avec des feuilles vraies qui feront le double de taille, et donc avec un peu de ces petites feuilles cotylédonaires jaunissantes, il risque de les jeter, pour quatre raisons : le goût lui paraîtra bizarre (la petite mâche jeune n’a aucun gout), la feuille est bien trop grande, ça doit être des OGM ! Pour changer de taille comme çà ! Les deux petites feuilles jaunes, c’est du pourri, ça doit être plein de bactéries !
Et puis, surtout, elle sera deux fois plus chère, ça ne peut pas être autrement.
En fait le seul choix serait d’en manger deux fois moins. Car, pour l’instant, les robots ne savent pas ramasser de la mâche vraie ! Personnellement je ne mange que celle là, ramassée « à la main », et lavée sous le robinet, en écoutant FIP..