Rouges jardinspar Guy Grandjean
search icon
Retour

La loi du plus haut

Nature

 

 

 
Un tout petit chien : le chihuahua

C’est un de nos petits amis : il tient dans la poche. Probablement originaire du Mexique, c’est la race de chien la plus ancienne du nouveau monde. Sauvage à l’origine, il y chassait le rat et autres rongeurs. Des légendes indiennes témoignent de son courage au combat.

Des sépultures à Mexico confirment qu’il appartenait à l’aristocratie des animaux sacrés, pendant une bonne partie de sa domestication chez les Aztèques. Sa transportation vers l’Europe, au XIXème siècle, correspond à un tournant dans sa carrière. Sa tête ronde comme une pomme, -il possède une fontanelle jusqu’à un âge avancé(!) -, ses bons gros yeux au regard humide et vif, sa réputation de chien affectueux, tout ceci fit son succès d’animal de  compagnie chez les dames en mal de pouponnage. Il a fallu qu’il s’adapte aux effluves plombées puis  microparticulaires de l’atmosphère parisienne, à la puanteur des bacs à sable, et à la dureté du sol bitumé à l’infini.

Le grave problème qui nous concerne aujourd’hui est le suivant : certains chiens ont la manie d’uriner en faisant le poirier.

Tous les propriétaires de canidés savent que pendant la promenade, ces animaux parsèment leurs itinéraires de gouttes d’urine.  Ce sont en quelque sorte des cartes de visite, des cartes d’identité poste restante, plus qu’un marquage territorial ; ce sont des demandes de communication réitérées à l’intention d’autres congénères. Mis au courant, ces derniers se dépêchent d’y répondre.

Il faut l’admettre : même ce minuscule chihuahua rêve de grandeur, ou tout au moins, de hauteur. En pissant haut, il manifeste son désir de ne rencontrer que d’autres chiens « haut-placés » dans la hiérarchie canine.

D’autres motivations les animent. Les maitres-chiens savent que les animaux qui dominent les autres, et urinent en levant haut la patte, sont surpris la nuit à uriner accroupis. Quand on surprend un de ses autres cousins, le chien des buissons, avec une patte presqu’à la verticale, ce n’est pas tant pour viser haut que pour voir les autres,  « chapeau bas collègues, regardez comme je lance la cuisse ».

On pourrait parler du « complexe du chihuahua » qui voudrait « poèter plus haut que son luth » manifestant par là, la très ancienne, l’omniprésente peur « du plus fort », « du plus grand », peur qui, dans le monde animal , est une loi d’airain. Devenue souterraine, elle perdure chez Homo.

Cette grenouille, soumise à de nombreux appétits, a choisi le mimétisme. Elle se fond sur certains types de feuilles