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Les confessions d’un monarque avant sa capitulation

Mystique

Il arrive parfois que des découvertes de même portée soient faites dans des laboratoires de biologie travaillant dans des domaines très différents.

Des chercheurs, médecins canadiens, viennent de dépouiller des questionnaires sur le mode de vie de patients un peu particuliers : pas de chance, ils sont porteurs dans leurs gênes de variants sur le locus 9p21. Ces variants sont associés à un risque accru d’infarctus du myocarde.

Quelques 8000 personnes, issues de cinq ethnies différentes, ont été contactées, c’est une belle enquête. Les médecins ont été surpris des résultats :

Clairement le type de régime alimentaire s’avère plus déterminant que le risque génétique. Une alimentation riche en légumes et fruits annule en fait le risque génétique !

La vie parfois plus forte que le gène !


DSC_0484.jpg Guy Grandjean

Dans un tout autre domaine, les résultats nous éclaire de la même manière. Le monarque, qui est un papillon en fait, magnifique, nous fait réfléchir. Plus pour très longtemps d’ailleurs : leur population estimée à plus d’un milliard d’individus il y a quelques années, s ‘est réduite comme peau de chagrin à quelques millions. Quand ce ne sont pas les insecticides qui les ont décimés, ce sont les herbicides : à chaque papillon sa ou ses fleurs, auxquelles il est lié par un contrat vieux comme Hérode. Plus de fleurs, plus de papillons, équation simple. Ca tombe bien, car si les fleurs, de culture, sont encore appréciées, tout le monde se tamponne des papillons, comme de l’an quarante.


Papillon sur vitre du soir. Grosses antennes, pour y sentir clair la nuit.

Papillon sur vitre du soir. Grosses antennes, pour y sentir clair la nuit.

Pour le monarque, ce sont les asclépiades qui les nourrissent,  plantes toxiques pour les vertébrés, donc peu appréciées des éleveurs.

 Ces papillons, emblématiques des Etats-Unis, entament régulièrement d’impressionnantes migrations de plusieurs milliers de kilomètres. Comme cette espèce est en voie de disparition, benoitement, des particuliers l’élèvent, pensant ainsi « sauver cette espèce »*, pourtant mathématiquement condamnée. D’autres, plus prosaïques, en font un commerce lucratif.

Eh bien en très peu de temps, ces papillons « d’élevage «  perdent  leur capacité innée à migrer !

 La vie parfois plus forte que le gène, vérité du monarque américain, à votre bon cœur et ses coronaires


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*(Il est fumeux, voir « enfantin » de vouloir « sauver une espèce » : c’est sa géographie, autrement dit son biotope qu’il faut sauvegarder !)