Une héroïne de ces jours-ci
Canan Kaftancioglu est médecin légiste et engagée en politique sur la liste d’Ekrem Imamoglu, qui vient de gagner la mairie d’Istanbul.
Vers 1980, sa thèse porte sur la torture. Cette pratique, courante ces années là dans les prisons turques, est soigneusement occultée dans les rapports médicaux. Ce qu’elle conteste. En mesure de rétorsion, elle se retrouve sans poste, et fonde alors avec son mari, lui aussi médecin, leur propre clinique, le centre médical « La lumière » de Bagcilar, qui compte maintenant une soixantaine de médecins, à l’Ouest d’Istanbul.
Elle raconte en quelques traits son parcours. Née d’une famille modeste dans un village sur les bords de la Mer Noire, elle veut « plus de justice » dans ce monde, c’est son credo. Le métier de médecin est vénéré dans ces campagnes. Pour elle, la médecine, la politique procèdent de la même démarche : avoir le sens de l’autre, servir la population, sans distinction. Position dangereuse, et partagée dans son entourage : son beau père, journaliste, est assassiné dans les années 1980.
Elle est la cible des fanatiques du parti d’RDogâne . « Une ennemie de l’Islam » « Avec son mari, elle est capable de manger un cochon en sept minutes »
En ce moment, elle est l’objet de procédures pour « insulte au Président », et risque 17 ans de prison. Sans doute l’acharnement du groupe mâle dominant, humilié par ses succès, qui ont largement aidé l’opposant d’Rdogâne à devenir maire d’Istanbul.
« Il y a eu des menaces sur ma famille, et même de mort sur moi-même. Mais si tu crois en ce que tu fais, tu ne peux pas avoir peur car tu défends la vérité. Je ne serai pas de ceux qui se taisent» « Je ne conçois pas la politique comme une carrière en soi. Une fois qu’on sera revenu à une situation normale, alors je m’en irai »
En tant qu’élue, sa principale ambition est simple : « mon but, que l’eau qui coule des robinets d’Istanbul soit potable dans cinq ans »
Le b a ba, en quelque sorte, qui ne vient pas à l’esprit des gros matous dominants !
PS :
Il est piquant pour un biologiste d’observer le succès « des aliments bios » qui proviennent de pays lointains, tels la Turquie, où l’eau de consommation comme celle d’arrosage n’est pas du tout maîtrisée. De nombreux pays plus ou moins lointains où les exigences « bio », et leur contrôle, n’ont aucun rapport avec celles des filières françaises ! Certains européens apprendront d’ailleurs, à leur dépens, que la plupart des virus entériques résistent bien à la congélation, tels ceux de l’hépatite A, E, les norovirus , les rotavirus, pour ne citer que les plus fréquents ! Et tout ceci bien sûr avec un bilan carbone consternant !