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La leçon chinoise : renaître à la nature

Mystique

 

 

La nature est cruelle, mais c’est la nature. Dura naturae lex sed lex.

La nouvelle maladie chinoise a été nommée Covid -19 ( COVID-19 ?) coronavirus disease 19,  qu’on devrait  traduire en français », imprononçable, « Mcovi-19 » maladie du coronavirus 2019, ce qui ne se fera pas !

Comme on avait nommé SRAS, en 2003, ce que la communauté internationale appelait SARS …Rappelez vous, l’histoire de la civette.

Le nouveau  virus s’appelle SARS-CoV-2, les virologistes en ont décidé ainsi. Seuls quelques labos parlent de SRAS-CoV-2, restons français, n’est-ce pas ?

 En terme de « communication », dit l’OMS, cette dénomination peut être contestable (?), car elle rappelle trop le  SRAS, qui est plus sévère que la Covid 19, ce qui peut faire paniquer, en Asie !

 (SRAS mortalité 9 %, Covid 19 mortalité 2%)

 Donc, dans ses communiqués, l’OMS parlera de la Covid 19, pas du virus SARS-CoV-2.

 

 


Le virus Ebola avait pris le nom d’une rivière en 1976

Le virus Ebola avait pris le nom d’une rivière en 1976

Plus question de stigmatiser, faire peur, par un vocabulaire inapproprié, ce qui se conçoit aisément, aux vues des réactions surprenantes observées. Même le quartier de Belleville à Paris, quand même très très loin de  Wuhan, « par résonnance », devient très calme.

Donc,  dans le choix des mots pour nommer un « nouveau » virus, pas de région, pas de personnes, de nom de populations, d’animaux, qui pourraient ostraciser, ni symptômes qui pourraient faire peur*.

 En 2009, lors de la pandémie grippale, on n’avait pas évoqué de l’origine porcine du virus, mais de H1N1, pour protéger les éleveurs de porcs mexicains, et donc les porcs, par contrecoup.

 

 


DSC_3361.jpg Guy Grandjean

En 1993, encore plus parlant, si j’ose dire, on avait baptisé « sin nombre virus » ! « virus sans nom », donc, ce « nouveau » virus  apparu chez une tribu navajo. Il avait contaminé quelques dizaines de personnes à la suite de prolifération de rongeurs, conséquence de pluies importantes, ayant stimulé la végétation. Ces souris s’étaient installées en grand nombre dans les maisons ! Mais plus question de jeter l’opprobre sur un groupe humain, ni sur une géographie.

Le peuple navajo à la merci d’une pullulation de souris

Quelles leçons tirer de cette nouvelle épidémie ?

 La leçon principale : arrêter de maltraiter les animaux que nous mangeons. Que ce soit en Chine, en France, en Patagonie, ou en haute Silésie.

Car cette épidémie de coronavirus est due à l’ignorance autant qu’à  notre propre bestialité.

 L’ignorance d’à peu près 7 milliards de personnes d’une loi naturelle, inviolable par essence, universelle donc. Aussi inébranlable que la gravité, loi physique qui nous autorise la marche : sans elle nous ne pourrions que voler, ce qui pourrait d’ailleurs être pas mal. Nous rêverions peut être de marcher, au lieu de rêver de voler.

 Cette loi est la suivante : toute vie dépend, et dépendra toujours d’un consensus. Consensus né entre une puissante immunité qui permet « le soi », l’ »individu », et le monde microscopique omniprésent, opportuniste par nature.

La tortue porte naturellement des salmonelles dans son microbiote : en faire un animal familier d’appartement est une démarche périlleuse

Tous les animaux sont, comme nous, « porteurs » de germes, de virus, possiblement agressifs.

Tout « stress majeur » atteint notre immunité, donc nos défenses contre ces pathogènes possibles.

Un porc vivant dans un élevage peut être porteur de salmonelle, sans  le moindre problème : en lui imposant en fin de vie la terreur, un stress intense, parfois long, le nombre de salmonelles  explose, pouvant contaminer toute la filière.

Quant aux marchés chinois d’animaux vivants, non seulement les animaux y sont hyper stressés, mais leur grande variété permet des échanges microbiens inter-espèces considérables, ceci bien souvent dans une hygiène approximative.

Un melting pot infernal qui explique la naissance régulière de poussées épidémiques : le peuple chinois souffre lourdement de ces pratiques, et depuis longtemps. Les virus aviaires sont sous haute surveillance en permanence.

 Empêcher cette loi universelle de nous nuire est donc extrêmement simple : il suffit respecter nos amis les animaux. Déjà d’en consommer moins. De les respecter dans leur élevage, et dans leur fin de vie. Interdire les transports d’animaux vivants, concevoir des abattoirs mobiles : dans notre monde animalement hautement surpeuplé par endroits, c ‘est la solution simple pour voir diminuer ces éclosions épidémiques.

Il est beaucoup plus simple de transporter les aliments.

Même problématique pour les végétaux : donc même solution : éviter les transports, favoriser le « local ».

 Le Covid-19 n’a pas encore livré tous ses secrets : on a parlé du serpent, on parle du pangolin, comme hôtes intermédiaires, mais pas de certitude pour l’instant. En arrêtant l’élevage chinois de civettes en 2003, on avait éteint ipso facto le foyer du premier coronavirus responsable du SRAS.

Une deuxième grande leçon est d’un tout autre ordre ; dans notre économie, arrêter de mettre tous les oeufs dans le même panier. Il est juste idiot de faire de la Chine le seul pays industriel de notre planète.

 *Ne pas provoquer de panique, inutile, voir nuisible dans une communauté, quoi de plus naturel. Il est piquant d’observer qu’objectivement, les conséquences humaines du réchauffement climatique sont  bien plus terrifiantes que celles de l’actuelle épidémie de coronavirus. Mais elles ne provoquent pas de panique. Notre représentation mentale du fonctionnement global de la vie sur terre reste enfantine.